28 octobre 2020. La situation surréaliste qui nous a tous frappé en ce début d’année revient à nouveau nous submerger. A nouveau, un confinement généralisé se trouve déclaré. Face à cette annonce, on réagit un peu comme fasse à une rupture ou un deuil.
Le déni, d’abord. Le refus de la réalité de la situation, de la réalité du problème. La colère, ensuite. Colère de voir sa liberté entravée, colère de se sentir enfermés, colère d’avoir la sensation de nos années volées. Le marchandage vient ensuite, on réfléchit aux stratégies pour contourner, s’affranchir de la contrainte.
Et puis la dépression. Nous sommes nombreux, je pense, à avoir versé nos larmes en cette soirée. Nombreux surtout parmi ma génération, jeune, sans stabilité, et qui se sent sacrifiée dans cette histoire. Certains l’ont vécu sereinement, l’ont accueilli même, mais nous sommes nombreux, je crois, à avoir vécu ce tumulte émotionnel.
Et puis, à la veille du confinement, 29 octobre 2020 la phase de l’acceptation arrive.
On se lève, avec la volonté de profiter d’abord de cette dernière journée. Avec la volonté, ensuite, de se réinventer, d’innover, créer et s’adapter pour ne pas se faire submerger.
Mais une chose après l’autre, d’abord, profitons des grands espaces, une dernière fois avant un mois – ça parait si court, et si long à la fois, un mois.
Le soleil n’est pas encore monté dans le ciel lorsque nous prenons la route de notre escapade, en direction des sommets. On s’échappe des immeubles et de la ville pour rejoindre les routes tortueuses de forêt. Un brouillard nous enrobe, nimbant les arbres rouges d’un air irréel. Le bitume noir se déroule et se perd dans la brume. Déjà, on se sent apaisés.
On marque un premier arrêt dans la forêt, pour profiter de ses couleurs, de ses odeurs, de sa beauté. Et puis on poursuit encore plus vers les hauteurs. Le brouillard se déchire légèrement tandis que les alpages se révèlent, mouchetés d’une neige imprévue qui rajoute au goût de liberté.
Il fait froid, mais un doux soleil perce parfois et réchauffe la peau et le cœur. Nos souffles font de la buée dans l’air, et l’on savoure cette sensation.
On profite de la journée à fond, jusqu’au bout, jusqu’à la nuit qui tombe et le ciel qui devient rose. Et on rentre rechargées, ressourcées, et prêtes.
L’escapade est terminée et il est désormais temps de fermer ses portes et de se pencher sur nos réinventions pour s’adapter à la situation. Des idées se bousculent dans mes pensées pour continuer de vous faire voyager et rêver, d’interagir et de communiquer. L’envie aussi de garder cette chronique de confinement tout au long de sa durée, pour partager quelques pensées.
A très bientôt donc.